Il est communément admis que les dirigeants tirent des leçons de leurs échecs. C’est une bonne pratique reconnue par beaucoup mais étonnamment peu d’entre-eux cherchent à comprendre les causes du succès de leur entreprise. C’est une des raisons qui explique en partie pourquoi certaines entreprises importantes finissent par péricliter
En fait la réussite peut engendrer la mort d’une entreprise. Elle peut aussi amener un échec en entravant l’apprentissage aussi bien au niveau des individus que des organisations. Cela se manifeste souvent de trois manières étroitement liées :
1- lorsque nos activités sont couronnées de succès, nous avons tendance à en attribuer le mérite un nos talents, nos modèles ou notre stratégie et très peu à des facteurs externes et a la chance.
2- le succès nous emplit de tels excès de confiance que nous sommes persuadés de ne pas avoir besoin de changer quoi que ce soit.
3- nous avons tendance également à ne pas étudier les causes des bonnes performances.
En fait nous sommes culturellement focalisés sur la recherche des causes d’un échec. Nous sommes formés à atteindre le succès et à le reproduire sans véritablement chercher à comprendre comment il arrive. Il est vrai que nous avons beaucoup à apprendre de nos échecs et l’atteinte du succès semble être un aboutissement. Mais essayer de comprendre ce succès c’est éventuellement remettre en cause le contrôle que nous avons sur les événements pour l’atteindre. S’interroger sur ce succès ce serait pour certaines personnes, une façon de douter de leurs capacités à atteindre le succès.
Comment faire ?
Prendre conscience que de telles tendances existent est une étape clé pour pouvoir le maîtriser. Certaines pratiques simples sont aussi susceptibles d’aider : en fait des passages en revue rétrospectifs et systématiques, des outils tels que l’approche Six Sigma, les diverses expériences remettant en cause les hypothèses sur ce qui est nécessaire pour réaliser de belles performances.
Si les dirigeants d’entreprises savent qu’ils doivent tolérer et même accepter l’échec pour que leur entreprise puisse innover et croître, la plupart continuent de faire tout ce qu’ils peuvent pour l’éviter.
Mieux accepter l’échec en augmentant les avantages qui en découlent : extraire et documenter de manière rigoureuse les points positifs des projets ratés, notamment les informations relatives aux clients, aux marchés, aux équipes et aux personnes concernées, aux tendances futures ainsi qu’à la structure, au processus et à la culture de l’entreprise.
La solution est d’ajouter de la valeur. Ainsi pour maximiser ses bénéfices, c’est s’assurer que ces renseignements sont transmis dans les groupes et les divisions. Il faut faire un point régulier sur la manière de traiter l’échec afin d’atteindre le bon équilibre.
A contrario, c’est la difficulté de savoir écarter la réussite facile. L’incapacité des individus à prendre en compte le degré de difficulté dans l’évaluation de réussite a été démontrée dans une étude réalisée par Francesca Ginot avec les étudiants d’une université américaine. Ils ont joué le rôle d’agents chargés des inscriptions pour un programme de MBA. Et on leur a donc présenté diverses informations concernant la moyenne des notes des candidats ainsi que celles des universités d’où ils venaient. Dans leurs décisions, les participants ont donné trop de poids à la valeur nominale des moyennes et en ont accordée peu au référentiel de notation des différentes écoles en question. En d’autres termes, ils ne tenaient pas compte de la facilité avec laquelle les notes avaient été obtenus.
Ceci est révélateur de ce qu’un dirigeant ou un entrepreneur peut subir c’est-à-dire une distorsion de perception pouvant influencer les décisions à prendre pour son entreprise. Cela peut donner une trop bonne confiance suite un succès, et une méfiance excessive suite à un échec. L’entrepreneur doit avoir le recul suffisant et la prise de hauteur face à toute situation parce qu’il y a tellement d’entreprises qui meurent en bonne santé.
Donc à partir de maintenant, vous ne verrez plus le succès de la même façon.
Franck BRUNET
Pour les Entrepreneurs aventuriers et passionnés
qui veulent créer leur société en Irlande
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