Le Plan B : Syndrome ou culture ?

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Je suis un entrepreneur socialement et personnellement épanoui. Donc vous me direz que tout va bien et vous avez raison. Mais j’ai intégré un schéma que j’ai mis assez longtemps à identifier et à comprendre.

Je considère qu’il s’agit de l’évolution naturelle de Homo Economicus. Comme beaucoup, je me suis adapté à un environnement professionnel extrêmement précaire dans le sens où rien n’est acquis et c’est bien tous les jours que je dois construire pour mon business (www.strago.fr et www.creer-gagner.com). Je connais peu de personnes qui se satisfont en toute sécurité de leur situation professionnelle, parce qu’ils ont la nécessité de le développer pour survivre, ou parce qu’ils sont tout simplement passionnés.

Celui qui travaille sur sa ou ses passions est un bienheureux car il règle plus facilement sa précarité. Pour y parvenir nous devons tous trouver des « hacks », des astuces, des leviers, bref, une capacité à se débrouiller pour que cela fonctionne.

C’est dans ce contexte que j’ai développé ma faculté de « Plan B ». Je me suis longtemps demandé s’il s’agissait d’une influence subie ou d’une mutation de mes gènes professionnels. En tout cas je suis devenu inconsciemment expert du Plan B. Je m’aperçois que les dernières générations arrivées sur le marché du travail on même un idéal de flexibilité, de liberté et pour eux le Plan B est un prérequis.

J’y vais ou pas ?

Aujourd’hui, ce qui fait notre force c’est notre employabilité. C’est-à-dire ce sont des qualités d’adaptabilité qui sont recherchées, parfois plus que nos compétences. Cette souplesse impacte forcément notre vie personnelles – Dans quel sens ? Je ne le perçois pas bien encore aujourd’hui.

Je me demande si cela ne favorise pas des relations éphémères, plus que durables et stables. Concernant l’engagement sur le long terme, nous n’avons plus les mêmes points de vue que nos parents. Notre rapport à l’autre semble avoir changé. Nous parlons plus du réseau à construire comme un levier, un outil que d’un cercle où l’humain prend une place pleine et entière

Je ne dis pas que nous ne recherchons pas le durable, je constate plutôt que cet idéal est plus long à atteindre car nous envisageons les options, les possibilités… les Plans B.

Ce syndrome du Plan B nous amène donc à prendre trop de sécurités, trop de précautions.

Le glaive et le bouclier

Nous avons une démarche antinomique : Nous recherchons finalement la fidélité à l’autre, à l’entreprise, et en même temps, nous sommes sans cesse en train de regarder ce qui se passe ailleurs. Beaucoup diront car il serait dommage de laisser passer une opportunité. Mais cette quête nous pousse trop facilement vers le changement. Tout le monde sait qu’un carrière complète dans une entreprise, voire deux est aujourd’hui suspect. Pour certains la notion même de carrière est une abomination. Elle représente le pire des carcans et provoque ce regard compatissant vers nos aïeux : Ils ont vécu le plein-emploi et la sécurité mais sont restés toute leur vie au même endroit.
C’est  évidemment une caricature, mais je suis impressionné par la grande différence de perception entre les deux dernières générations et celles d’avant encore. L’évolution a amené le Plan B d’une situation subie à une situation recherchée.

J’ai même eu la réflexion : « Comment on faisait avant ? » .. et bien on faisait mais la pression est de nos jours renversée. Le Plan B, fruit de la précarité, était un moyen de pression sur le salarié. Aujourd’hui, c’est un moyen de pression pour l’entreprise. Elle cherche à garder les bons éléments, mais si elle n’y parvient pas, le salarié actionnera son Plan B. C’est un moyen de défense et d’attaque.

Je suis moi, mais pas que…

Ce syndrome serait devenu une nouvelle convention de société. Le Plan B est la représentation des facettes que nous souhaitons afficher. Je suis Franck BRUNET, Je suis un homme, Je suis entrepreneur, mais je suis aussi un infopreneur, aussi ces vidéos, aussi ce profil linkedin, et aussi ce profil Facebook,… Le Plan B m’a amené à élargir mes compétences. Je ne suis pas mono-métier. Le développement du nombre de freelance et d’indépendant est tout simplement représentatif de cette tendance. Je passe d’une nécessité à une volonté. C’est un nouveau paradigme que des chercheurs ont décelé depuis plusieurs années déjà. C’est l’intense recherche de pluralité de soi.

Mais ce que nous voyons, c’est que ce Plan B, syndrome ou culture, bonne ou mauvaise chose, est quand même un formidable bouillon d’énergie, d’envie, de passion.

Franck de CREER-GAGNER | Pour les entrepreneurs aventuriers et passionnés
www.creer-gagner.com | contact@creer-gagner.com
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