Le Business Model

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On en parle à tout bout de champ, du Business Model. Aussi appelé « modèle économique« , il semble revenu au centre des préoccupations de tout le petit monde de la création d’entreprise, surtout du côté de ces messieurs du Web, qui l’avaient un peu délaissé ces dernières années, occupés qu’ils étaient à chercher des millions de pages vue et des interconnexions entre réseaux sociaux.

Et si l’on l’invoque tant, c’est qu’il est au coeur même de tout projet, puisqu’il représente la manière dont l’entreprise va gagner de l’argent et être rentable. Il doit donc être affiné, validé, challengé et peaufiné avec tous les intervenants qui participent à votre écosystème. Il vous faudra ensuite le défendre et le prouver, puis l’améliorer tout au long de votre existence en tant qu’entreprise. Voire même le faire évoluer avec les années.

Alors si vous n’en avez pas déjà un, voici un petit tour d’horizon des business-models qui existent (sans être exhaustif) :

  • L’abonnement. Le consommateur paie régulièrement (mois, année, …) et toujours la même somme pour accéder au produit ou au service. C’est le cas d’un journal, par exemple. Plus récemment, on a pu s’abonner par exemple à la livraison de X paires de chaussettes par mois, ou à la mise à disposition de X DVD. L’avantage est ici de transformer une vente « one-shot » en vente récurrente. Le Business Model peut être agrémenté d’une facturation en plus, comme c’est le cas pour les opérateurs téléphoniques suivant la consommation effective. On distingue alors pré-paiement et post-paiement.
  • Le Business Model basé sur la location consiste à mettre à disposition temporairement un bien ou service en échange d’une somme d’argent. Toute l’astuce consiste alors à optimiser le temps de location, pour ne pas se retrouver avec trop de stock sur les bras. Toutes ces astuces sont appelées « Yield Management ». C’est pour cela qu’on voyage moins cher en journée la semaine à la sncf, ou qu’un costume de père noël en juillet ne coûte vraiment pas cher. Le but est évidemment d’amortir l’achat du bien en question, comme par exemple une voiture, un appartement ou une perceuse à percussion. [edit] On peut également voir la location de services humain, comme dans les services à la personne, où l’on « achète » pour un temps donné le temps de quelqu’un.
  • Le modèle « Imprimante ». Très bien connu car parfois un peu horripilant, il consiste à distribuer pas trop cher un équipement qui nécessitera ensuite l’achat de consommables, la plupart du temps sous des formats propriétaires (suscitant ensuite l’apparition de Business Model génériques). Il fleurit en ce moment car il est évidemment très lucratif, une fois le parc de machines installé. C’est le cas des rasoirs à lames amovibles, des cafetières Nespresso ou consort… Le modèle a été utilisé également par la compagnie pétrolière de rockfeller qui avait distribué gratuitement plus de 8 millions de lampes à pétrole en son temps ! Et c’est un très vieux modèle puisque Mr Gilette l’a utilisé dès 1890 pour ses lames de rasoir !
  • La désintermédiation. Il s’agit ici de supprimer des intermédiaires de la chaîne de production ou de distribution, bien entendu pour récupérer leur marge. Pour aller plus vite dans la prise du pouvoir, on redistribue en général une partie de cette marge au consommateur (pour qu’il ait intérêt à quitter son distributeur actuel) ou au fournisseur/producteur (pour qu’il ait plutôt intérêt à vous fournir vous). Internet a beaucoup permis cela ces derniers temps, permettant aux grossistes par exemple de vendre directement au détail vers le grand public. Amazon a ainsi fait le travail de nombreux libraires. Tout comme les agences de voyage en ligne.
  • A l’inverse, on peut également voir réapparaître des intermédiaires, on par alors de réintermédiation. C’est un peu moins courant, néanmoins. L’apparition des sites de ventes privées ou d’ultra spécialistes en sont des exemples.
  • Les enchères. Ou tous les Business Model qui s’y rattachent, comme les enchères inversées, les achats groupés, etc. C’est un moyen intéressant pour laisser le prix être fixés par les consommateurs eux-mêmes : plus la demande est importante, plus le prix sera élevé.
  • La distribution est un des modèles les plus classiques. C’est celui du commerce, qu’il soit physique ou électronique. Il s’agit d’acheter à un certain prix des produits, et de les revendre à un prix plus élevé, la différence entre les deux étant sensée couvrir les différents frais de logistique, de stockage, de promotion, …
  • Le modèle Freemium est un Business Model assez récent. Il est issu du web, est consiste en la mise à disposition gratuite d’un service de base. En étant gratuit, le risque est fortement limité et l’on peut accéder, rapidement, à beaucoup plus d’utilisateurs. Pour accéder à des fonctionnalités plus étendues, les utilisateurs doivent payer, et utilisent alors une version « premium ». C’est l’un des modèles privilégiés des compagnies Internet à l’heure actuelle. Le terme est apparu la première fois dans la Silicon valley en 2006 !
  • Le modèle low-cost consiste à opérer un business model existant en dépensant le moins possible et en mettant à contribution le consommateur pour qu’il produise en partie la prestation. Ce n’est donc pas un Business Model en soit, mais a inspiré beaucoup de révolutions dans pas mal de business, à commencer par les compagnies aériennes ou les chaînes d’hôtels.
  • Le financement par la publicité consiste à attirer le public autour de contenus ou de services, si possible un public le mieux ciblé possible. Si le web est aujourd’hui l’un des terrains d’innovation les plus fertiles dans ce domaine, ce sont les journaux et les magazines qui l’ont en premier utilisé. Google en est l’exemple ultime, en mettant à disposition des services gratuit tout en analysant le comportement des utilisateurs.
  • La production de biens ou services consiste, en utilisant la force (et la réflexion) humaine ainsi que des outils de production, à créer de la valeur et à la vendre. Pour maximiser les profits, l’industrialisation a essayer d’augmenter la production par personne. [edit] Le modèle de production est bien évidemment l’un des plus anciens et remonte aux prémices de l’agriculture, au moment de la sédentarisation de l’homme. Elle a évolué dans de nombreuses direction, et on a vu apparaître notamment la sous-traitance. Le métier devient alors un métier de mise au point, et de gestion d’autres producteurs. Axel nous l’explique dans les commentaires, c’est typiquement le cas de Nike ou d’Apple, qui font le design des produits, et se contentent de transmettre leurs demandes à des usines extérieures.
  • L’assurance est un Business Model qui mise sur la volonté des gens de prévoir le futur et gagner en visibilité. On accepte de payer une somme pour se couvrir d’un risque éventuel (un accident de voiture, une annulation de voyage). L’assureur lui gagnera de l’argent s’il ne doit pas trop rembourser, c’est-à-dire si les risques ne sont pas réalisés. Il doit bien calculer la potentialité de ce risque pour fixer le montant des primes.
  • [edit] Je rajoute après mûre réflexion le commissionnement, puisqu’il est un business model particulier à mon sens. Il permet à une entreprise, en faisant le métier (ou une partie du métier) d’une autre, de prendre sa part de la valeur. C’est assez proche de la réintermédiation puisqu’une entitée de plus est rajoutée dans le processus. Un pourcentage des ventes générées est récupéré par l’entreprise en question. On peut également parler ici de l’affiliation, qui consiste à mettre à profit une audience en lui proposant les produits d’une autre. Ce n’est pas de la distribution pure puisque la chaîne logistique reste chez l’entreprise initiale, qui a pour intérêt d’augmenter sa force de frappe commerciale sans en supporter le coût, en échange d’une partie des revenus.
      Il est bien évidemment possible de mixer et de faire coexister plusieurs de ces Business Model !

Franck de Créer-Gagner