jim goetz

Jim Goetz est un associé de Sequoia Capital, une des plus anciennes sociétés de capital-risque de la Silicon Valley. Il nous explique pourquoi les start-up grossissent aussi rapidement.

Q : WhatsApp, que vous avez financée, a été vendue 19 milliards de dollars à Facebook, seulement 5 années après sa création. Est-ce que cette croissance est indicative de changements dans le marché ?

Réponse de Jim Goetz : WhatsApp n’a presque rien dépensé en marketing – le bouche-à-oreille a actionné le phénomène d’adoption. Et aujourd’hui, les start-up ont accès à l’App Store et à Google Play, ce qui leur permet de toucher 3 milliards de consommateurs. Pour la première fois dans l’écosystème du téléphone portable, on peut atteindre la moitié de la planète sans construire un système de distribution. La taille et l’ampleur de certaines nouvelles opportunités le démontrent.

Q : Si les start-up n’ont plus besoin de fonds capital-risque pour le marketing, devraient-elles continuer à lever autant de fonds ?

Réponse de Jim Goetz : Il y a une corrélation entre l’argent nécessaire et la capitalisation boursière à long terme – mais elle est négative. Plus on lève de fonds, moins on crée de la valeur. Google, Cisco et Oracle se sont montrés extrêmement efficaces avec leur argent, tout comme Service Now et Palo Alto Networks.
Ces entreprises ont toutes eu des capitalisations boursières dépassant 10 milliards de dollars dans les années qui ont suivi leur entrée en Bourse. L’un des fléaux apportés par une trop grosse levée de fonds, c’est la perte de cette discipline. Nous dissuadons nos équipes de lever trop de capital.

Q : Et Uber ?

Réponse de Jim Goetz : Cela pourrait être le contre-exemple.S’élargir à l’international est devenu une proposition coûteuse, son trésor de guerre est donc logique. Ainbnb a aussi levé plus de capital que ce dont elle avait besoin selon ses tableaux de flux de trésorerie et de compte d’exploitation, mais pour une raison différente. La levée de capital est attractive en ce moment, et l’entreprise la voit comme une assurance, pas comme un besoin pour son activité.

Q : Vivons-nous dans une bulle ?

Réponse de Jim Goetz : Nous ne le pensons pas. Nous pensons que les évaluations de ces soi-disant « licornes » par des entreprises privées ont été exagérées par la façon dont les investissements à un stade avancé on été structurés. Dans de nombreux cas, les investisseurs sont protégés par des conditions spéciales qui font apparaître le deal davantage comme de la dette que de fonds propres.
Si les investisseurs n’avaient pas bénéficié de ces conditions, ils ne surévalueraient pas autant certaines de ces licornes. Une poignée de ces sociétés finira peut-être avec des évaluations « à la Facebook » d’ici 10 ans. Mais il en disparaîtra plusieurs dizaines de plus.

 

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